ALBRECHT DÜRER

Mon père mena une vie chrétienne digne de respect. Il étai un homme patient et doux. Paisible à l`égard de chacun. Il était très reconnaissant à l`égard de Dieu, il n`avait pas besoin de beaucoup de compagnie ni de beaucoup de joies de ce monde, il était un homme qui parlait peu et qui craignait Dieu. Il se donna beaucoup de peine pour élever ses enfants à la gloire de Dieu, car son plus grand désir était d`élever ses enfants dans la discipline afin qu`ils soient agréables à Dieu et aux hommes.
Ces paroles ont été écrites par celui que, déjà de son vivant, l`Allemagne saluait comme son plus grand peintre : Albrecht Durer. Né et mort à Nuremberg. Albrecht Durer était le troisième des dix-huit enfants de l`un de ces artisans qui faisaient la renommée de Nuremberg. A quinze ans il fut placé dans l`atelier du peintre nurembergeois le plus célèbre d`alors : Michel Welgemuth. Il en sortit quelques années plus tard avec suffisamment de connaissances pour que son père l`autorisât à partir pour un voyage qui dura quatre ans, et qui le mena à Colmar, Bâle, Strasbourg et lui fit parcourir pour la première fois la Vénétie. Parmi les œuvres que Durer peignit durant ses pérégrinations, la plus importante est un autoportrait sur parchemin, daté de 1493. en 1494, Durer était de nouveau à Nuremberg. Il se marie alors avec Agnès Frey, qui sera pour lui une aide et un soutien dans les moments difficiles de sa vie. Elle n`hésitera pas à aller sur les grands marchés pour vendre les œuvres de son mari et arrondir ainsi les fins de mois, qui, au début de leur mariage, furent assez dures.
Durer se mit à la gravure sur bois, e réalisa ainsi l`apocalypse, la Vie de Marie ; et sur cuivre il grava la Sainte Famille au Papillon, l`Enfant prodigue, etc. ces estampes eurent un tel succès qu`elles furent rapidement copiées par les Italiens. Durer entreprit un voyage à Venise. Il fut tellement émerveillé par cette ville, par ses couleurs et son ciel sans nuage qu`il y resta bien plus longtemps que prévu.
La renommé de Durer s`accrut rapidement. Mais vers 1510, découragé par le peu de rapport de ses tableaux, surtout compte tenu du temps qu`il y passait, le peintre décida de renoncer à la peinture. En 1513 et 1514 il grava sur cuivre trois de ses plus grands chefs-d`œuvre : Le Chevalier, La Mort et le Diable, La Mélancolie, Saint-Jérôme dans sa cellule. A cette époque Durer fut employé par l`empereur Maximilien jusqu`á la mort de celui-ci en 1519. en 1520-1521, Durer entreprit un voyage aux Pays-Bas qui fut un triomphe pour lui. Il y subit de nombreuses influences et la fin de sa vie fut marquée par ce qu`il y avait vu.
De retour à Nuremberg il peignit encore quelques portraits. C`est là qu`il donnera enfin le chef-d`œuvre qui est son testament spirituel, sur lequel nous reviendrons : les Quatre Apôtres ou les Quatre Tempéraments. Il mourut en 1528.
Albrecht Durer ne fut pas seulement un très grand, sinon le plus grand peintre allemand, il fut
aussi un authentique croyant et un homme de prière. Une de ses œuvres les plus populaires et qui orne des milliers de maisons de chrétiens représente les mains qui prient. Ces mains, destinées à l`origine à un tableau d`apôtres montrent, à elles seules, le sérieux avec lequel le peintre aborda la question de la prière. Elles sont devenues un symbole d`Albrecht Durer qui, toute sa vie, a été un homme de prière.
Cette foi, cette confiance en Dieu, cette crainte de Dieu s`expriment dans beaucoup de tableaux de Durer, comme par exemple l`adoration des Mages ou alors les Quatre Cavaliers de l`Apocalypse et encore plus dans les trois grands chefs-d`œuvre de la gravure « die Meisterstiche » mentionnés plus haut. En particulier dans le Chevalier, la Morte et le Diable, où l`on voit un cavalier majestueux en route vers le but de sa vie, le but qu`il s`est fixé, et la Mort qui essaye, en lui montrant un sablier, de l`arrêter ; le Diable lui aussi essaye de l`arrêter. Mais, les yeux fixés sur le bu, le chevalier avance. Et ainsi, Durer lui-même essayera toute sa vie d`avancer sur ce chemin qu`il a choisi, celui d`un chrétien craignant Dieu.
Longtemps Durer cherchera et s`interrogera sur le vrai Dieu, sur la vraie vie chrétienne. Vivant à une époque où le christianisme était en décadence, Durer aura beaucoup de mal à trouver son chemin ; mais la Réformation et en particulier les œuvres de Martin Luther lui feront découvrir la Parole de Dieu, qui seule peut montrer le chemin à une âme assoiffée. Luther impressionnera beaucoup Albrecht Durer.
Déjà en 1518, seulement quelques mois après que Luther ait affiché ses 95 thèses, Durer lui avait envoyé quelques esquisses et quelques gravures sur bois pou l´encourager etu lui témoigner son amitié. Par la suite Durer rencontrera souvent à Nuremberg un autre réformateur, Melanchton, ainsi que le savant Willibald Birckheimer. Ces trois hommes auront des discussions n`en plus finir sur la doctrine de Luther et sur la Parole de Dieu. Durer devient un fervent partisan de la Réforme. Lors d`un de ces entretiens, Birckheimer fait remarquer à Durer, qui défend avec véhémence la Réforme : « Ce que tu dis là tu peux le dire, mais on ne peut pas le prouver on ne peut pas le peindre ! »
Cette parole touche profondément Durer qui était déjà malade et sentait la mort assez proche ; cela le poussa à faire son testament de peintre et ce testament qu`il voulait laisser à la postérité devint le célèbre tableau : Les Quatre Apôtres. Pour bien montrer son opinion, Durer ajouta des textes annonçant clairement ceci : « Tous les régents de ce monde, dans notre période troublée, doivent veiller à ne pas prendre des erreurs humaines pour la Parole de Dieu. C`est pourquoi, écoutez ces hommes : Pierre, Jean, Paul et Marc. »
Au temps d`Albrecht Durer, beaucoup de confusion, de ténèbres s`étaient installées jusque dans l`Église ; on préférait écouter des hommes plutôt que d`écouter la Parole de Dieu.
Qu`en est-il aujourd`hui ? La Bible, la Parole de Dieu est-elle lue, écouté ? Chacun ne fait-il pas sa propre religion, selon son idée ou selon les goûts du jour ? Et le résultat ? L`homme n`a plus de paix, plus de joie profonde ; il ne sait plus où aller avec ses souffrances, ses problèmes, ses inquiétudes. Ce qu`a dit Jésus, il y a bientôt deux mille ans, est toujours vrai : « Celui qui entend ma Parole et qui ne la met pas en pratique est comme un homme qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, le vent a soufflé et la maison s`est effondrée. » (Matthieu 7 : 26-27).
Combien de vies et même de vies religieuses s`effondrent ainsi parce qu`elles n’étaient pas sur un fondement solide ! Combien de ténèbres jusque dans les églises, combien d`incertitudes ! Et pourtant Jésus a dit aussi : « Celui qui écoute ma Parole et qui la met en pratique est comme un homme sage qui a construit sa maison sur le rocher. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; elle n`est point tombée, car elle était fondé sur le roc » (Matthieu 7 : 24-25).
N`est-ce pas extraordinaire ? Encore aujourd`hui au XXI siècle, la Parole de Dieu, qui a été tellement attaquée, critiquée, ridiculisée, garde tout sa valeur ! encore aujourd`hui, l`homme ou la femme qui commence à prendre cette parole au sérieux fait la même expérience que David il y a presque trois mille ans : « Ta Parole est éprouvée ! (Psaume 18 :31). Dieu tient ses promesses, Dieu accomplit ce qu`Il dit !
Le ciel et la terre passeront – combien de philosophies, combien de théologies, combien de théories scientifiques se sont effondrées ces derniers temps ! – mais la Parole de Dieu reste vraiment un fondement sûr !
Dieu ne veut pas nous laisser toute notre vie dans l`incertitude ; Il ne veut pas que nous passions notre temps à nous poser des questions, Il veut nous donner des certitudes ! et ces certitudes nous les trouvons dans sa Parole. « Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5 :13). C`est pourquoi, comme l`écrivait Durer, il y a cinq cents ans : « Il faut écouter Jean, Pierre, Paul et Marc, il faut écouter la Parole de Dieu. »